Kazuto TATSUTA est un nom d’emprunt car l’auteur de ce manga souhaite rester anonyme. C’est un mangaka, c’est-à-dire un dessinateur de manga qui réalise lui-même le scénario et les dessins.
C’est en traversant la petite gare de Tatsuta au sud de Fukushima en pleine « zone interdite » que l’auteur choisit ce pseudonyme.
On ne connait que très peu de choses sur cette personne. Il avait 49 ans et vivait à Tokyo au moment de la catastrophe de Fukushima. Ses mangas ne lui rapportant pas assez pour vivre, il a décidé de trouver un emploi au sein de la centrale. Il est engagé en 2012, un an après la catastrophe par Tepco, un sous-traitant de la centrale 1F pour effectuer des travaux de démantèlement de janvier à juin 2012. (Si au départ, l’auteur avoue avoir été attiré par le salaire avantageux, il déclare surtout vouloir apporter son aide à la région sinistrée.)
La catastrophe de Fukushima est considérée comme la plus grande catastrophe de ces dernières années.
TATSUTA présente son manga comme un documentaire très complet. Il y relate le quotidien des ouvriers au cœur de la centrale, le rituel auquel ils doivent se plier par rapport à la protection vestimentaire, le dosimètre qui mesure la quantité de radiation absorbée, le temps de transport pour atteindre les zones contaminées et en revenir. L’auteur relate son vécu pendant ces 6 mois passés à la centrale 1F. Jamais il ne donnera une opinion politique, ce récit est un témoignage à hauteur d’homme qui nous plonge dans la réalité d’une région qui tente de se reconstruire.
Cet ouvrage a connu un grand succès au Japon lors de sa sortie en 2014. Il est sorti en France en 2016 à l’occasion du 5ème anniversaire de la catastrophe.
Ce manga est publié en 3 volumes et est disponible au centre de documentation.