Nous, associations de la société civile de la Région Grand Est, impliquées dans des démarches d’aide au développement dans les pays sahéliens suivants (Burkina Faso, Mali et Niger), tenons à faire savoir nos inquiétudes quant à la suspension des aides publics au développement depuis novembre 2022 pour la Mali et le 7 aout 2023 pour le Burkina Faso et le Niger par le gouvernement français et suivie par les collectivités territoriales, qui impacte fortement les petites associations et nous tenons à ouvrir un dialogue sur cette délicate question.
Cette interruption pénalise :
- En premier lieu les populations locales ayant besoin d’assistance : des populations parmi les plus affectées par les effets du changement climatique et par de violents conflits dont elles ne sont pas responsables…près de 2,5 millions de personnes déplacées et 7.5 millions de personnes en grave insécurité alimentaire dans la sous-région ;
- Elle pénalise aussi les actions des associations de solidarité internationale et des collectivités en Région GRAND EST qui nouent depuis des années des relations d’amitié, de confiance, culturelle, éducative et de collaboration avec des associations issues de la société civile des pays sahéliens qui voient de ce fait leurs capacités d’action et leurs relations se réduire
Il semble qu’un dialogue, porté par Coordination Sud, s’ouvre sur les thématiques (santé, eau, démocratie, genre et éducation). Il est urgent d’aller plus loin et que tous les bailleurs suivent ces évolutions.
Par ailleurs, certaines actions de nos partenaires européens persistent (dont voici quelques exemples) :
– la coopération danoise
– la coopération monégasque
– la coopération luxembourgeoise
– la coopération allemande
– la coopération belge.
Il nous semble donc essentiel de revenir à des engagements qui ne fassent pas de l’APD (Aide publique au développement) un outil de pression dans le jeu diplomatique international, mais qu’elle redevienne une contribution essentielle à la lutte contre la pauvreté et les inégalités, telles que définie dans la charte internationale des droits de l’homme ratifiée par la France.
Ces contributions participent aux réponses à apporter face aux vulnérabilités aux effets du changement climatique comme le prévoit la loi du 4 aout 2021 adoptée alors à l’unanimité des deux assemblées françaises.
Si l’on peut comprendre que dans la situation géopolitique actuelle les aides d’Etat à Etat soient bloquées, il est essentiel à nos yeux de préserver les circuits horizontaux de l’aide au développement qui associent les sociétés civiles organisées du Nord et du Sud.
Nous rappelons que les relations entre les associations et les populations locales sont restées très satisfaisantes et doivent être préservées.
En conséquence, nous demandons une reprise du dialogue sur les soutiens aux projets de développement portés par nos associations et nos collectivités :
- aides au financement de nos actions dans ces pays,
- reprise de nos relations avec nos partenaires et les populations démunies.